Une
bombe salée (de l'
Anglais salted bomb) est une
Arme nucléaire construite sur le modèle
fission-
fusion-fission, mais l'enveloppe qui devrait servir à la seconde étape de fusion est remplacée par un
Isotope non fissile destiné à capturer des
neutrons et à produire un
Radioisotope. Le but est de maximiser les retombées radioactives.
Si ce genre de bombes nucléaires est généralement qualifié de « sale » en raison de la contamination radioactive, le terme consacré de bombe sale désigne un autre type d'engin explosif : classique dans son mode de fonctionnement (c'est-à-dire sans Réaction nucléaire) mais chargé d'un radioisotope (Bombe radiologique) ou de toute autre ingrédient toxique dont le but est d'être disséminé, afin de contaminer de larges zones.
Histoire
Le
Physicien Leó Szilárd a imaginé aux débuts des
Années 1950 l'« arme du jugement dernier », sur le ton de la plaisanterie : une
Bombe H salée au
Cobalt, permettant de provoquer des retombées radioactives sur une partie très importante de la planète. La
Demi-vie du produit, le cobalt 60 est suffisamment longue, 5 ans, pour se disperser, tout en produisant une
Radioactivité suffisante pour s'avérer létale.
L'idée a été reprise sérieusement avec des radioisotopes de plus courte durée de vie afin de permettre un usage réaliste, limité dans le temps et dans l'espace.
Emploi
Jamais employée ou testée, et probablement jamais construite, son intérêt
stratégique réside dans la contamination radioactive de terrains afin d'en interdire l'usage ou le passage, en particulier à l'ennemi. Si sa puissance est faible, elle peut tuer par irradiation aiguë tout en minimisant les dégâts liés à la chaleur et au souffle ; elle serait donc équivalente à une bombe à neutrons sur un plus grand rayon d'action.
Dans la pratique, certaines bombes H à fission-fusion-fission qui furent testées augmentaient considérablement les retombées à cause de la seconde étape de fission destinée à augmenter la puissance ; elles avaient ainsi un caractère salé bien que ce n'en fût pas l'objectif. On se souvient notamment de Castle Bravo qui contamina un équipage japonais distant de plus de 100 km du lieu de l'Essai nucléaire américain. La peur de retombées sur une partie importante du globe est la raison du bridage de la Tsar Bomba soviétique, la plus puissante jamais testée : 50 mégatonnes dans sa version bridée, 100 dans sa version avec seconde étape de fission.
Isotopes
En fonction de la durée souhaitée de la contamination, plusieurs isotopes peuvent être utilisés pour saler la bombe. L'isotope employé doit remplir deux critères pour être facilement utilisable : il doit être naturellement abondant ; sa désintégration radioactive doit émettre des rayonnements pénétrants (
gammas).
Le plus connu est le Cobalt 59, qui contamine pendant quelques décennies ; on parle alors de bombe au cobalt.
Isotopes utilisables dans une bombe salée. | Isotope utilisé | Abondance relative | Radioisotope produit | Demi-vie | Énergie moyennedu rayonnement |
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Sodium 23 | 100% | Sodium 24 | 15 h | 2,7 MeV | Arsenic 75 | 100% | Arsenic 76 | 1,1 j | 1,1 MeV | Or 197 | 100% | Or 198 | 2,7 j | 0,4 MeV | Tantale 181 | 99,99% | Tantale 182 | 115 j | 1,1 MeV | Zinc 64 | 48,89% | Zinc 65 | 244 j | 1,11 MeV | Cobalt 59 | 100% | Cobalt 60 | 5,3 ans | 1,33 MeV |
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Voir aussi